Continuerons-nous à apprendre les langues étrangères lorsque les technologies seront capables de tout traduire ?

Les technologies vont-elles tuer le métier de traducteur ?

 

Les technologies sont partout dans notre vie quotidienne. Qui n’a pas cherché la traduction d’un mot ou d’une expression sur Google ?

Les traducteurs eux même, utilisent pour beaucoup, l’informatique et des outils de TAO (traduction assistée par ordinateur) pour travailler et simplifier leurs tâches.

L’intelligence artificielle a intégré des règles de grammaires et enregistré des centaines de milliers de mots tout en améliorant les processus de traduction grâce à l’expérience.

Pourtant, les entreprises font toujours appel aux traducteurs. Les robots ne savent pas aussi bien apprécier le sens d’une phrase, ses subtilités…

 

Et dans le futur ?

 

Il existe déjà des oreillettes avec lesquelles deux personnes ne parlant pas la même langue peuvent tenir une conversation ensemble.

La traduction s’effectue quasi automatiquement. Ainsi, une personne parlant Anglais peut tenir une conversation avec une autre qui ne comprendrait que le Français. Les oreillettes The Pilot prend en compte 4 langues (Français, Anglais, Espagnol et Italien).

Une véritable révolution qui pourrait bousculer le monde de l’interprétariat, voire, à terme, l’apprentissage des langues en général !

 

Pourquoi doit-on continuer à apprendre des langues étrangères ?

 

La découverte d’une langue étrangère et son apprentissage reste une façon d’ouvrir son esprit vers d’autres cultures et d’améliorer sa compréhension de « l’autre ». L’apprentissage permet d’améliorer la créativité et de mieux appréhender les informations non explicites d’une conversation, d’un texte.

Petit plus non négligeable, des études ont montré que les personnes âgées qui parlent plusieurs langues sont moins susceptibles de développer des symptômes de démence sénile !

Traducteur 3.0

Le monde de la traduction ne peut pas être encore comparé à celui des taxis, mais on ne peut nier les transformations qui viennent toucher cet « écosystème ». Crowdsourcing et ubérisation, les traducteurs professionnels sont-ils menacés ?

 

 « Ubérisation » et « Crowdsourcing »

Netflix lance-t-il cette plateforme de traduction ? Sélectionnant sur une nouvelle plateforme dédiée, Hermes.

C’est d’ailleurs un paradoxe très étrange : traduire et transmettre dans de bonnes conditions, faire vivre les professionnels, devrait être l’enjeu même d’Arte. Là, on se trouve dans le cheminement inverse : diversité et culture ne sont plus vues comme des richesses, ce sont seulement des coûts, des obstacles.

Netflix a pris place dans les salons de nombreuses familles. La plate-forme propose un ensemble de programme (essentiellement des séries) qu’il est possible de visionner en version originale sous-titrée. En créant Hermes, une « plate-forme de tests pour les traducteurs », Netflix cherche à recruter des traducteurs en se passant des circuits traditionnels. Nul besoin de diplôme, nul besoin d’être traducteur de profession.

Avec cette plate-forme Netflix cherche à réduire ses coûts et accélérer les cadences…au détriment de la qualité diront certains.

On peut également citer l’exemple d’Arte. Fin septembre 2016, la chaîne annonçait la création d’un projet pour le moins étonnant. En effet, la chaîne cherchait des volontaires pour mettre en place un système de sous-titrage collaboratif pour quelques uns de ses programmes. L’idée était simple : les internautes auraient eu la possibilité de proposer leurs traductions pour n’importe quelle langue à l’exception de l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le français.

Une démarche plutôt paradoxale étant donner que transmettre et traduire dans de bonnes conditions, faire vivre des professionnels, devraient faire partie des enjeux même d’Arte.
 

L’émergence de nouveaux métiers ?

Le traducteur professionnel, comme on l’entend aujourd’hui, est-il en train de disparaître ou juste de se transformer ? L’émergence de nouveaux métiers autour de la traduction peut nous amener à nous poser la question.

Par exemple, on peut voir de plus en plus souvent des offres de « correcteur de traduction automatique ». Les personnes sont chargées de réviser les traductions qui ont été effectué par des programmes informatiques (type Google Translate).

Plus farfelu, l’agence londonienne Today Translations a fait paraître, au début de l’année, une offre d’emploi des plus étonnantes : traducteur d’émojis ! Les émojis sont ces petits dessins colorés permettant d’ajouter du ton et des émotions à nos textos froids. Un métier peut être plus difficile qu’il ne peut le laisser penser. En effet, saviez-vous par exemple que le caca souriant signifiait bonne chance au Japon ? Ou que la main qui salue est une insulte comparable au doigt d’honneur en Chine ?