Qu’est ce qu’un outil de TAO ?

Un logiciel de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) intègre plusieurs outils qui permettront aux traducteurs d’améliorer leur productivité tout en perfectionnant leur travail (par exemple en facilitant la cohérence de style, la mise en page, l’orthographe…). Rentrons plus en détails :

 

  • TRADUCTION AUTOMATIQUE

La traduction automatique désigne la traduction d’un texte entièrement réalisée par un ou plusieurs programmes informatiques, sans qu’un traducteur humain n’ait à intervenir.

 

  • GESTION DE LA TERMINOLOGIE

Une base terminologique permet la gestion systématique des termes validés, à la fois dans les langues source et cible. Son utilisation permet de garder une cohérente, mais aussi d’augmenter la productivité.

 

  • CONTRÔLE QUALITÉ

En plus de la vérification orthographique, le contrôle qualité vérifie que les chiffres sont identiques entre le texte source et cible et qu’ils sont dans le bon format. Cela corrige aussi automatiquement la ponctuation en fin de phrase, les espaces en trop…

 

  • RECHERCHE DE CONCORDANCES

Lorsque l’on a un segment à traduire, les outils de TAO peuvent rechercher dans la mémoire des phrases similaires. La plupart des outils font cette recherche au niveau du segment entier, mais aussi à l’intérieur du segment. Cette technique permet de mieux exploiter le contenu de la mémoire.

 

  • MÉMOIRE DE TRADUCTION

La mémoire de traduction est une base de données avec un ensemble de phrases traduites. Quand il faut traduire une nouvelle phrase, l’outil recherche dans cette base une phrase similaire ou identique, et affiche la traduction précédente.

Traducteur 3.0

Le monde de la traduction ne peut pas être encore comparé à celui des taxis, mais on ne peut nier les transformations qui viennent toucher cet « écosystème ». Crowdsourcing et ubérisation, les traducteurs professionnels sont-ils menacés ?

 

 « Ubérisation » et « Crowdsourcing »

Netflix lance-t-il cette plateforme de traduction ? Sélectionnant sur une nouvelle plateforme dédiée, Hermes.

C’est d’ailleurs un paradoxe très étrange : traduire et transmettre dans de bonnes conditions, faire vivre les professionnels, devrait être l’enjeu même d’Arte. Là, on se trouve dans le cheminement inverse : diversité et culture ne sont plus vues comme des richesses, ce sont seulement des coûts, des obstacles.

Netflix a pris place dans les salons de nombreuses familles. La plate-forme propose un ensemble de programme (essentiellement des séries) qu’il est possible de visionner en version originale sous-titrée. En créant Hermes, une « plate-forme de tests pour les traducteurs », Netflix cherche à recruter des traducteurs en se passant des circuits traditionnels. Nul besoin de diplôme, nul besoin d’être traducteur de profession.

Avec cette plate-forme Netflix cherche à réduire ses coûts et accélérer les cadences…au détriment de la qualité diront certains.

On peut également citer l’exemple d’Arte. Fin septembre 2016, la chaîne annonçait la création d’un projet pour le moins étonnant. En effet, la chaîne cherchait des volontaires pour mettre en place un système de sous-titrage collaboratif pour quelques uns de ses programmes. L’idée était simple : les internautes auraient eu la possibilité de proposer leurs traductions pour n’importe quelle langue à l’exception de l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le français.

Une démarche plutôt paradoxale étant donner que transmettre et traduire dans de bonnes conditions, faire vivre des professionnels, devraient faire partie des enjeux même d’Arte.
 

L’émergence de nouveaux métiers ?

Le traducteur professionnel, comme on l’entend aujourd’hui, est-il en train de disparaître ou juste de se transformer ? L’émergence de nouveaux métiers autour de la traduction peut nous amener à nous poser la question.

Par exemple, on peut voir de plus en plus souvent des offres de « correcteur de traduction automatique ». Les personnes sont chargées de réviser les traductions qui ont été effectué par des programmes informatiques (type Google Translate).

Plus farfelu, l’agence londonienne Today Translations a fait paraître, au début de l’année, une offre d’emploi des plus étonnantes : traducteur d’émojis ! Les émojis sont ces petits dessins colorés permettant d’ajouter du ton et des émotions à nos textos froids. Un métier peut être plus difficile qu’il ne peut le laisser penser. En effet, saviez-vous par exemple que le caca souriant signifiait bonne chance au Japon ? Ou que la main qui salue est une insulte comparable au doigt d’honneur en Chine ?

Traducteur de mangas et animés, un métier (un peu) à part

Pour ceux qui ne connaissent pas, les mangas sont cette sorte de « bande dessinée » d’origine asiatique. Généralement en noir et blanc, les mangas se lisent originellement de droite à gauche (sens de lecture japonais). D’ailleurs, la plupart des éditeurs français ont adopté ce sens de lecture afin de respecter l’œuvre originale.

 

La culture manga

Au Japon, les mangas sont considérés comme des objets de grande consommation. Les mangas sont lus rapidement et peuvent être laissés à l’abandon dans le métro ! Il est estimé que près d’un japonais sur douze lit au moins une fois un manga par semaine !

Même si la France est un marché important pour le genre (10% d’augmentation des ventes de mangas soit un total de 13,6 millions d’exemplaires vendus), il arrive encore aujourd’hui – moins fréquemment – que l’on « oublie » de citer le nom du traducteur du manga.

 

Le casse-tête asiatique !

Le manga est un genre littéraire bien à lui. Les traducteurs qui se sont frottés à l’exercice se sont retrouvés bien des fois dans l’embarras.

Par exemple, il faut savoir qu’avec 4 Kanji (lettres d’origines chinoises utilisées en japonais), un japonais peut donner vie à une phrase complète qui donnera généralement une longue phrase une fois traduite en français. Une véritable difficulté pour le traducteur qui est chargé de faire « rentrer » tout cela dans des bulles, des cases tout en essayant de rester le plus proche de l’original !

 

« PotsuPotsu », « Kokekokkoo » et « Purururu »

Les onomatopées sont énormément utilisées dans les mangas et elles ne sont pas si simples à traduire.

En effet, il existe, par exemple, 10 onomatopées japonaises pour parler de la pluie qui tombe ! Cela va même encore plus loin dans la description : pour un japonais, une goutte d’eau qui tombe ne fait pas le même bruit qu’une goutte de sang.

Le traducteur d’un manga doit donc travailler soigneusement les onomatopées. Les émotions et même le silence ont des onomatopées bien à eux ! Un vrai casse-tête pour les traducteurs.

Le Parlement Européen et ses traducteurs

« La langue de l’Europe, c’est la traduction ». Voilà ce que disait Umberto Eco, l’écrivain italien. Une citation qui illustre parfaitement le travail des traducteurs dans les grandes institutions européennes et notamment au Parlement.

 

24 langues différentes

Au Parlement Européen, chaque élu doit pouvoir travailler dans sa propre langue. De plus, les citoyens de chaque pays de l’Union doivent pouvoir suivre les activités parlementaires sans qualification linguistique particulière.

Réunions, procédures, questions, résolutions, amendements…tout doit être interprété en direct et/ou traduit. Un travail titanesque ! C’est pourquoi le Parlement Européen accueille environ 1500 traducteurs et interprètes.

Ils traduisent vers leur langue maternelle depuis entre 3 et 8 langues étrangères ! Pour cela, ils disposent d’outils et de bases de données communes (comme LATE qui contient plus de 9 millions de termes).

Cette communauté est aussi amenée à se rencontrer régulièrement lorsque des mots, nouveaux, techniques ou rares, posent des difficultés. Cela permet une certaine homogénéisation sur les terminologies à adopter.

 

L’anglais et les conséquences du Brexit

 

Malgré l’importance grandissante de la langue anglaise au sein de l’Union Européenne, le Brexit et la sortie prévue du Royaume-Uni pourraient faire perdre le statut de « langue officielle » à l’anglais.

En effet, même si de nombreux rapports sont exclusivement disponibles en anglais (non traduits), le Royaume-Uni était le seul à avoir choisi l’anglais comme langue officielle.

Même Malte et l’Irlande, qui parlent majoritairement anglais, ont respectivement choisi le maltais et le gaélique lors de leur entrée dans l’UE.

Le Brexit une fois effectif, l’anglais sera la langue officielle d’aucun Etat membre bien que majoritairement utilisée au sein de l’Institution Européenne.